RH et recrutement juin 2015

La nouvelle révolution numérique rebat les cartes en termes de recrutement dans les métiers du conseil et de l’ingénierie

Pour certains, elle n’aurait pas vraiment encore eu lieu, ou en tout cas pas partout. Et pourtant, elle fait beaucoup parler d’elle. Une nouvelle révolution numérique est en train de redessiner les besoins en recrutement.  Les secteurs de l’ingénierie et du conseil sont évidemment concernés. La transformation numérique des entreprises est inexorablement en marche et de nouveaux profils sont recherchés. Quelles sont les nouvelles tendances en matière de recrutement dans ces secteurs ?

La nouvelle révolution numérique transforme les métiers et en crée de nouveaux

Le numérique, vecteur de croissance, mais aussi de profondes mutations dans les entreprises

Le Syntec Numérique l’a rappelé récemment en révisant à la hausse les perspectives du marché IT français pour 2015 : les secteurs des services informatiques et des logiciels (+1,8 % à eux deux) se portent bien, ce dernier étant dopé par le succès commercial des technologies réunies sous l’acronyme SMAC (Social, Mobile, Analytiques et Cloud) .
Le secteur du conseil, quant à lui, après avoir légèrement diminué l’année dernière, renouera sensiblement avec la croissance en 2015.
Les recrutements continueront d’augmenter. 6 000 postes devraient être créés cette année dans les activités IT. Ils profiteront aux cadres de 1 à 10 ans d’expérience, mais surtout à ceux qui disposent de compétences pointues dans les domaines du Big data, de la cybersécurité, et de la protection des données.
« Après avoir réalisé le potentiel du numérique comme relais de croissance, les entreprises accélèrent.» confirme Jacques Froissant, PDG d’un cabinet de recrutement.
« Nous sommes dans un marché hyper exigeant », déclare Perrine Grua, dirigeante d’un cabinet de recrutement. « On cherche des profils déjà très pointus sur des compétences qui viennent juste d’émerger. 70% des commandes de compétences de la part de nos clients cette année portent sur 3% des métiers recherchés il y a trois ans » .
 

Les profils métiers du numérique les plus recherchés dans l’ingénierie et le conseil

les nouveaux profils métier du numérique
Dans une logique d’innovation, de nouveaux champs d’application digitaux ont vu le jour où se mêlent informatique, statistiques, langages web, électronique, design, etc.
Big Data, cybersécurité, protection des données sont les nouveaux eldorados des entreprises. Mais elles doivent s’adapter très rapidement si elles ne veulent pas rater le virage. Et elles sont donc en recherche de profils métiers immédiatement opérationnels. Pas de temps à perdre.
Dans le domaine informatique et notamment celui du Big Data, on recherche particulièrement des Data scientists, Data analysts, Chief data officers, Ingénieur données, etc., mais aussi des développeurs Web/data/UX/marketing digital. Certains experts parlent de plus de 10 000 emplois créés en France d’ici 3 ans .
La sécurité des réseaux est plus que jamais une priorité. Les entreprises font face à de multiples dangers : espionnage, cybercriminalité, attaques d’entreprises avec des menaces de type phishing, etc. De nouveaux métiers dans la cybersécurité ont le vent en poupe : on citera à titre d’exemple, ingénieur chargé d’analyse en détection d’intrusions, architecte sécurité, analyste cybersécurité, etc.
Et dans un monde de plus en plus digital, les entreprises, publiques ou privées, n’ont pas seulement à s’armer contre les attaques des pirates informatiques. Elles doivent se mettre en conformité avec les normes juridiques encadrant la protection des données personnelles collectées, qu’elles soient relatives à leurs clients, abonnées, usagers, salariés, etc., non seulement pour préserver leur réputation, mais surtout pour éviter de payer les pénalités très élevées en cas de non-respect des règles européennes en vigueur. « Les entreprises commencent à prendre conscience de l’importance d’être en conformité […] elles vont toutes se réveiller d’un seul coup et avoir besoin de spécialistes » explique Bruno Rasle, délégué général de l’Association française des correspondants à la protection des données à caractère personnel (AFCDP) . La fonction de CIL (Correspondant informatique et Libertés), jusque-là souvent assuré en interne par un salarié plus ou moins formé, devrait connaître dans les prochains mois un réel essor et une tendance forte à la professionnalisation.
Avec ces nouveaux besoins à satisfaire le plus rapidement possible, le secteur de l’informatique souffre de pénurie de talents. Et le recrutement est d’autant plus difficile pour les ESN (ex.SSII), que les entreprises de tous les secteurs recrutent à tour de bras en interne, sans compter la concurrence des jeunes pousses du numérique.
Dans le domaine du conseil, on s’intéresse aussi à de nouveaux profils : data analysts, data scientists consultants en business analytics et cybersécurité, « Le secteur cherche des spécialistes de la transformation digitale et du big data pour accompagner de nouvelles offres. Ces profils sont nombreux, mais parfois plus difficiles à trouver, car ils ne sont pas forcément habitués à aller vers le conseil » abonde Virginie Groussard, directrice du recrutement d’un cabinet d’audit et de conseil .
Et au-delà de ces nouveaux métiers, c’est tout le secteur qui est forcé de se « digitaliser ». Les métiers plus traditionnels se doivent d’évoluer, ce qui préoccupe certains experts. « […] Notre grand souci reste le numérique. Nous n’avons pas encore fait notre révolution. » nous dit Alain Perret, président d’un réseau de cabinets indépendants, en déplorant le manque d’agilité des candidats en la matière. « Parfois, entre deux candidats, je suis presque tenté de privilégier un savoir-faire digital à un savoir-faire métier que l’on peut accompagner en interne… »
 

À côté de nouveaux profils, les recruteurs surtout à la recherche de nouvelles compétences

La révolution numérique accélère l’apparition de nouveaux métiers, l’évolution des métiers existants et des nouvelles compétences à détenir pour un candidat. Et sur ce dernier point, les acteurs du recrutement doivent également faire face à une pénurie.
La compétence maîtresse est celle de l’adaptation. Les candidats doivent faire preuve « d’hyperagilité » face à tous ces changements. Et pour cela, les postulants doivent être des apprenants, passionnés et curieux, en situation de veille permanente et d’actualisation de leurs compétences. C’est un cocktail de qualités associant également créativité et expertises métier.

l'adaptation est la compétence maîtresse dans le numérique

Pour Perrine Grua, « Les talents les plus recherchés, dit-elle, sont ceux qui sont déjà en route vers demain pour être prêts à faire des choses qu’ils/elles n’ont encore jamais faites » . Les entreprises cherchent plus que jamais des « innovations makers ».
Évidemment, à ce sujet, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Sortis il y a peu de leur école, les jeunes collaborateurs avec un ou deux ans d’expérience tirent leur épingle du jeu mieux que les autres.
Pour rester « employables » dans le contexte de la transition numérique, les cadres à mi-carrière, doivent s’inscrire dans une logique d’apprentissage tout au long de la vie professionnelle, pour faire évoluer leurs connaissances et compétences au gré des avancées technologiques. Cette adaptation passe par des formations complémentaires (cours du soir, séminaires de formation, masters spécialisés, etc.), mais aussi par l’autoformation (à l’aide de MOOC).
Et tout ceci n’est que le commencement. Le rapport « métiers 2022 » sur les ingénieurs précise que les métiers les plus porteurs d’emplois verront une accélération sans précédent de l’évolution de leur contenu et des compétences nécessaires pour les exercer du fait des transformations technologiques et organisationnelles.

Crédits photos : stefanamer – bswei / Stocklib.fr

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